🔴 Budget 2026 : Olivier Faure menace François Bayrou de censure
Le premier secrétaire du PS durcit le ton alors que le gouvernement cherche 40 milliards d'économies. À l'approche des conclusions du conclave sur les retraites, la tension monte entre Matignon et le Parti socialiste. Olivier Faure a clairement averti jeudi sur RTL : « S’il y a un 49.3, il y aura censure »…
✅ Un équilibre politique fragile
François Bayrou doit présenter à la mi-juillet ses pistes d'économies pour le budget 2026. L'objectif : dégager 40 milliards d'euros. Parmi les mesures envisagées figurent la TVA sociale et la réduction du nombre de fonctionnaires. Mais le Premier ministre marche sur un fil. Sa survie politique dépend largement du soutien socialiste, après l'accord de non-censure qui lui avait permis d'éviter la chute cet hiver.
« Un pacte de non-censure n'existe pas », a rappelé Olivier Faure, fraîchement réélu à la tête du PS. Le message est clair : rien n'est donc acquis.
✅ La taxe Zucman, pomme de discorde
De leur côté, les socialistes brandissent leur solution : la taxe sur les ultra-riches, dite « taxe Zucman ». Cette mesure garantirait un taux d'imposition minimum de 2% pour les fortunes supérieures à 200 millions d'euros. « Cette taxe rapporterait entre 15 et 25 milliards d'euros », argue Olivier Faure, soit jusqu'à la moitié des économies recherchées. Adoptée à l'Assemblée en février, elle était débattue au Sénat jeudi. François Bayrou s'y oppose pour l'instant.
✅ Le casse-tête des retraites
Le conclave sur les retraites rend ses conclusions le 17 juin. Ce dispositif avait initialement permis à Bayrou d'obtenir la bienveillance socialiste en janvier. Mais les relations se sont dégradées. La question sensible du passage de l'âge de départ de 62 à 64 ans a été retirée des discussions par Matignon. Une décision qui a provoqué la colère du PS, qui avait déjà menacé de censure si le Parlement n'était pas consulté.
✅ Entre gauche et droite, un exercice d'équilibriste
Le gouvernement doit composer avec des exigences contradictoires. La gauche réclame plus d'impôts sur les riches, la droite s'y oppose fermement. Pourtant, cette dernière avait accepté en janvier la contribution exceptionnelle sur les très hauts revenus. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, mise sur la suppression d'agences d'État. L'abattement fiscal des retraités et une contribution pour les pensions supérieures à 2.000 euros sont également sur la table.
✅ Un automne sous haute tension
Sans accord avec le PS, François Bayrou sera tenté par le 49.3 pour faire passer son budget. Mais cette arme constitutionnelle ouvrirait immédiatement la voie à une motion de censure. Le précédent de Michel Barnier, censuré le 5 décembre 2024 sur le budget de la Sécurité sociale, reste dans toutes les mémoires. L'examen des budgets à l'automne s'annonce donc particulièrement tendu. Entre les exigences de la gauche, les lignes rouges de la droite et l'impératif de redressement des finances publiques, François Bayrou devra faire preuve d'un équilibrisme politique de haute volée.
✅ « L’envie de déloger Bayrou est palpable »
À peine réélu à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure, Premier secrétaire des socialistes, ravive ainsi la menace d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement, focalisée sur la réforme des retraites. Le « conclave » initié par François Bayrou, chargé de trouver un compromis sur cette réforme, doit rendre ses conclusions mardi prochain, un rendez-vous scruté avec attention par le PS. Après avoir épargné le Premier ministre en janvier, à condition que le débat parlementaire sur la réforme soit rouvert, Olivier Faure a récemment exhorté le MEDEF à « écouter la voix des Français », soulignant que l’on ne peut ignorer ni les manifestations ni les résultats des élections européennes et législatives, tout en bafouant le rôle du Parlement.
Dans cette phase cruciale des négociations, le leader socialiste maintient la porte ouverte à la discussion, mais pose une condition ferme : le gouvernement doit réellement négocier, ce qui, selon lui, n’est pas le cas actuellement. Il a ainsi lancé un avertissement direct à François Bayrou, insistant sur la nécessité de rouvrir le débat parlementaire sur l’âge légal de départ à la retraite, mesure centrale de la réforme.
Le député PS Laurent Baumel, proche d’Olivier Faure, est aussi catégorique : si la question de l’âge légal n’est pas réexaminée dans les semaines à venir à l’Assemblée, cela constituera un motif légitime de censure. Cette position est partagée par de nombreux élus socialistes.
François Bayrou, pour sa part, reste discret sur ce point sensible, ce qui exacerbe les tensions au sein du groupe PS. Plusieurs députés socialistes expriment un ressentiment grandissant envers le Premier ministre, qu’ils accusent d’avoir manqué de sérieux sur certains dossiers et d’être préoccupé par des sujets périphériques comme la proportionnelle.
« L’envie de sortir Bayrou est bien présente », confie un député socialiste. Le Parti socialiste hausse le ton sur la censure. Toutefois, pour que la censure soit adoptée, le Parti socialiste devra rallier les voix du Rassemblement national, un défi politique majeur…