Quels seraient les pires scénarios si la guerre entre Israël et l'Iran s'intensifie ?
Le conflit entre Israël et l’Iran a franchi un seuil inédit en juin 2025, avec des échanges directs de frappes militaires ayant déjà causé des centaines de morts, essentiellement civils en Iran, et des dizaines de victimes en Israël. Cette escalade s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes autour du programme nucléaire iranien et des rivalités régionales…
Résumé des événements récents
Depuis quatre jours, Israël cible des sites militaires, des dépôts de carburant et des infrastructures nucléaires en Iran, provoquant une riposte iranienne par des tirs de missiles sur le territoire israélien, notamment autour de Tel-Aviv. Le bilan humain est lourd : plus de 220 morts en Iran depuis vendredi, dont 90% de civils, et au moins 24 morts en Israël, avec des centaines de blessés des deux côtés. L’espace aérien israélien est fermé depuis plusieurs jours, signe de la gravité de la situation. Les dirigeants israéliens affirment que l’Iran paiera « un prix très lourd » pour les attaques contre des civils, tandis que Téhéran accuse Israël de vouloir saboter les négociations nucléaires avec Washington.
Les pires scénarios envisageables
Les analystes et médias internationaux identifient plusieurs scénarios catastrophes si le conflit venait à s’intensifier ou à s’étendre au-delà des deux protagonistes directs.
Implication directe des États-Unis
L’Iran est convaincu que les frappes israéliennes bénéficient d’un soutien tacite américain, malgré les dénégations de Washington. En représailles, l’Iran pourrait cibler des bases américaines au Moyen-Orient, notamment en Irak ou dans le Golfe, ainsi que des ambassades et intérêts occidentaux dans la région. Une attaque contre des citoyens américains, à Tel-Aviv ou ailleurs, pourrait forcer les États-Unis à une intervention militaire directe, transformant le conflit en guerre régionale majeure. A ce sujet, le représentant diplomatique des États-Unis en Israël a déclaré que les bombardements iraniens nocturnes hier soir ont causé des dégâts mineurs à l'un des édifices de la mission diplomatique américaine située à Tel-Aviv. Les États-Unis ont déjà évacué une partie de leur personnel diplomatique par crainte de représailles.
Extension régionale et implication d’alliés
Les groupes soutenus par l’Iran, comme le Hezbollah au Liban ou les milices irakiennes, pourraient ouvrir de nouveaux fronts contre Israël ou les intérêts occidentaux, malgré leur affaiblissement récent. Les Houthis du Yémen, alliés de l’Iran, pourraient intensifier leurs attaques contre la navigation en mer Rouge, perturbant le commerce mondial et aggravant la crise énergétique. Les alliés de l’Iran, notamment les milices irakiennes et les Houthis du Yémen, pourraient ouvrir de nouveaux fronts contre Israël ou les intérêts occidentaux.
Fermeture du détroit d’Ormuz
L’Iran pourrait tenter de bloquer le détroit d’Ormuz, passage stratégique pour 20% du pétrole mondial, provoquant une flambée des prix du pétrole et une crise économique globale. Cette action entraînerait probablement une intervention militaire internationale pour rétablir la libre circulation maritime. Une tentative de fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran perturberait gravement le commerce mondial et ferait flamber les prix du pétrole. Les infrastructures pétrolières des pays du Golfe (Arabie saoudite, Émirats, Bahreïn) pourraient être ciblées, aggravant la crise énergétique internationale.
Changement de régime en Iran et chaos interne
Israël affiche désormais comme objectif non seulement la destruction des capacités nucléaires iraniennes, mais aussi un changement de régime à Téhéran. Un effondrement du gouvernement iranien pourrait plonger le pays dans la guerre civile, avec un risque de fragmentation, d’instabilité régionale accrue et de prolifération incontrôlée d’armes et de technologies sensibles. Un effondrement du régime iranien, objectif affiché par certains dirigeants israéliens, pourrait plonger l’Iran dans la guerre civile, comme cela s’est vu en Irak ou en Libye après la chute de régimes autoritaires. Ce vide de pouvoir déstabiliserait toute la région, avec des risques de divisions, de prolifération incontrôlée d’armes et d’afflux massif de réfugiés.
Escalade nucléaire
Si l’Iran, acculé, décidait d’accélérer son programme nucléaire ou de franchir le seuil de l’arme atomique, Israël pourrait envisager des frappes massives sur les installations nucléaires iraniennes, au risque de provoquer une catastrophe environnementale et humaine. Un conflit nucléaire, même limité, aurait des conséquences désastreuses pour toute la région et au-delà. Si Israël ne parvient pas à détruire les capacités nucléaires de l’Iran, Téhéran pourrait accélérer sa course à l’arme atomique, estimant que seule la dissuasion nucléaire peut garantir sa survie. Cela enclencherait une spirale de frappes et de contre-frappes, enfermant la région dans une guerre d’usure sans fin.
Guerre totale avec le Hezbollah et dévastation au Liban
Une entrée en guerre totale du Hezbollah contre Israël entraînerait des destructions massives au Liban, bien plus graves que celles observées à Gaza, et de lourdes pertes civiles. Israël pourrait répondre par des frappes massives, acceptant des pertes civiles importantes et la destruction d’infrastructures libanaises.
Crise humanitaire et exode massif
La poursuite des hostilités à grande échelle provoquerait un exode massif de populations civiles, en Iran comme en Israël, avec des conséquences humanitaires majeures pour les pays voisins et la communauté internationale. Les frappes massives sur des centres urbains, comme celles déjà observées à Tel-Aviv ou dans des villes iraniennes, provoqueraient des centaines, voire des milliers de morts et de blessés, et un exode massif de populations civiles. Les systèmes de santé et d’accueil des réfugiés seraient rapidement submergés.
Facteurs aggravants et réactions internationales
Les appels à la retenue se multiplient à l’ONU, mais la dynamique d’escalade semble difficile à enrayer. La Russie pourrait tirer profit de la crise via la hausse des prix du pétrole, mais n’apparaît pas comme un médiateur crédible selon les dirigeants occidentaux.
Représailles mondiales et terrorisme international
L’Europe s’inquiète de la menace que représente le programme nucléaire iranien pour sa propre sécurité, au-delà de celle d’Israël. L’Iran et ses alliés pourraient mener des attaques contre des intérêts israéliens ou juifs à travers le monde, comme cela a déjà été le cas par le passé (attentats en Argentine, tentatives en Inde, Géorgie, Thaïlande).
Le conflit Israël-Iran est à un tournant critique. Si la diplomatie échoue à contenir l’escalade, les pires scénarios – guerre régionale, implication américaine, crise énergétique mondiale, effondrement de l’Iran ou même recours à l’arme nucléaire – ne peuvent être exclus. L’issue dépendra de la capacité des acteurs à éviter la logique de surenchère et à renouer le fil du dialogue, sous peine d’une déstabilisation durable du Moyen-Orient et de graves répercussions mondiales. L’intensification de la guerre Israël-Iran pourrait aussi déclencher une chaîne de réactions incontrôlables : effondrement étatique, guerre totale avec le Hezbollah, terrorisme international et catastrophe humanitaire. Chaque scénario comporte des risques majeurs pour la stabilité régionale et mondiale.
Zones stratégiques les plus vulnérables en cas d’escalade majeure Israël-Iran
Si le conflit entre Israël et l’Iran venait à s’intensifier fortement, plusieurs zones stratégiques seraient particulièrement exposées en raison de leur importance militaire, économique ou symbolique :
Grandes zones urbaines
Israël : Tel-Aviv, Jérusalem et Haïfa sont des cibles potentielles majeures. Ces villes concentrent la population, des infrastructures vitales (aéroports, ports, centres économiques) et des centres de commandement politique et militaire. Les combats urbains dans ces zones seraient meurtriers et dévastateurs, car les grandes villes sont difficiles à isoler et à défendre efficacement.
Iran : Téhéran, Ispahan, Shiraz et Bandar Abbas sont vulnérables. Téhéran, en particulier, abrite le gouvernement, les centres de décision militaire et de nombreux sites industriels stratégiques.
Infrastructures énergétiques et économiques
Les raffineries, terminaux pétroliers et gaziers, ainsi que les pipelines en Iran (notamment à Bandar Abbas et sur la côte du Golfe Persique) sont des cibles prioritaires pour affaiblir l’économie iranienne et perturber l’approvisionnement mondial en énergie. Du côté d’Israël, les installations gazières offshore et les infrastructures portuaires (Haïfa, Ashdod) sont cruciales pour l’économie et la sécurité énergétique.
Installations militaires et nucléaires
Les bases aériennes, les sites de lancement de missiles et les centres de commandement de part et d’autre seraient visés pour réduire la capacité de riposte de l’adversaire. Les sites nucléaires iraniens (Natanz, Fordo, Arak) sont des cibles prioritaires pour Israël dans le but d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire.
Détroit d’Ormuz et routes maritimes
Le détroit d’Ormuz, passage stratégique par lequel transite une part non négligeable du pétrole mondial, est extrêmement vulnérable à un blocus ou à des attaques de missiles et de mines. Sa fermeture aurait un impact économique global immédiat.
Ainsi, les zones urbaines denses, les infrastructures énergétiques, les sites militaires et nucléaires ainsi que les routes maritimes stratégiques constituent les points les plus vulnérables en cas d’escalade majeure entre Israël et l’Iran. Leur importance stratégique en fait des cibles privilégiées, et leur destruction ou leur paralysie aurait des conséquences régionales et mondiales majeures…