Rachida Dati et la conquête de Paris pour les municipales de 2026...
Rachida Dati, figure incontournable de la droite parisienne, s’impose aujourd’hui comme la principale favorite pour la conquête de la mairie de Paris lors des municipales de 2026, dans un contexte politique marqué par la division de la gauche et les recompositions du centre.
Un parcours marqué par la détermination
Rachida Dati, maire du 7ᵉ arrondissement depuis 2008, s’est affirmée au fil des années comme un personnage central de la vie politique parisienne. Après une première candidature en 2020, elle a poursuivi son engagement local tout en occupant des fonctions nationales, notamment celle de ministre de la Culture depuis janvier 2024. Dès sa nomination, elle a réaffirmé son ambition : « Mon objectif, c’est Paris… Je suis déterminée, vous le savez. Je fédérerai, je rassemblerai tous ceux qui veulent que ça change à Paris ».
Une candidature soutenue, mais controversée
La candidature de Rachida Dati n’est pas allée de soi au sein de la droite parisienne. Avant que la vice-présidente LR et sénatrice de Paris, Agnès Evren, et le maire du 17e arrondissement, Geoffroy Boulard, ne fassent notamment machine arrière et expriment le vœu pieux de rassemblement autour de la ministre de la Culture. Dans le camp présidentiel, le philippiste Pierre-Yves Bournazel est également une option…
Ainsi du côté du camp macroniste, le soutien à Rachida Dati est loin de faire l’unanimité. Si certains cadres de Renaissance penchent pour un appui à sa candidature, d’autres, notamment autour de Pierre-Yves Bournazel (Horizons) et d’Édouard Philippe, préfèrent défendre une candidature issue du « bloc central ». Des révélations sur un possible « deal » entre Rachida Dati et Emmanuel Macron, lui assurant d’être la candidate unique soutenue par le camp présidentiel, ont alimenté les polémiques, même si l’intéressée et l’Élysée ont publiquement démenti tout accord formel.
Si Rachida Dati bénéficie notamment d’une forte notoriété (97 % des Parisiens la connaissent au moins de nom), elle divise néanmoins selon un sondage Elabe, en date du 21 juin 2025, pour BFM TV et La Tribune Dimanche. 42% des sondés ont ainsi une image positive d’elle, mais 54% en ont une perception négative. Sa nomination au gouvernement a aussi provoqué des remous chez Les Républicains…
Priorités d'action pour le futur maire de Paris qui ressortent du sondage Elabe du 21 juin 2025
Les trois priorités principales pour les Parisiens sont :
La sécurité : 42% (dont 23% en 1er)
La propreté et l'entretien de la ville : 44% (dont 14% en 1ère position de leur choix)
Le logement : 37% (dont 18% en 1ère position de leur choix)
Autres priorités citées par plus d'une personne interrogée sur quatre : Les transports en commun (29%), l’adaptation aux conséquences du dérèglement climatique (27%), l’accès aux soins (26%).
Une gauche parisienne forte, mais fragmentée
Le principal atout de Rachida Dati réside dans la division de la gauche parisienne pour les municipales 2026. Alors que la gauche, tous partis confondus recueille selon le sondage Elabe environ 50 % des intentions de vote, elle est éclatée entre plusieurs candidats placés dans un mouchoir de poche : Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire sortante, Rémi Féraud soutenu par Anne Hidalgo et Marion Waller pour le PS, David Belliard pour les écologistes, Ian Brossat pour le PCF, et Saïd Benmouffok pour Place publique. Cette fragmentation empêche pour l’instant l’émergence d’une candidature unique capable de rivaliser frontalement avec Rachida Dati. Mais environ un électeur parisien sur deux se porterait sur un candidat de gauche au premier tour, si l’on additionne les intentions de vote pour LFI, le PS et les Écologistes.
Les intentions de vote : Rachida Dati en tête
Selon le sondage Elabe réalisé en juin 2025, Rachida Dati arrive donc en tête des intentions de vote au premier tour, avec un score oscillant entre 28 % et 34 % selon les différents scénarios testés. La candidature de Pierre-Yves Bournazel, créditée de 8 %, pourrait lui faire perdre quelques points, mais dans l’hypothèse d’une union entre la droite et le centre, le score de Rachida Dati pourrait grimper jusqu’à 37% au soir du premier tour. Dans le cas contraire, la liste Horizons de Pierre-Yves Bournazel pourrait ainsi atteindre les 7% à 8% des intentions de vote, et « pénaliserait » Rachida Dati de 4 à 6 points…
À gauche, l’écologiste David Belliard apparaît comme le mieux placé (17% à 22%), mais aucun leader ne parvient à fédérer l’ensemble des forces de gauche de l’échiquier parisien. Pour le PS, Emmanuel Grégoire (16% à 19%) serait toutefois en mesure de se positionner devant Rémi Féraud (14% à 15%). Une liste PS-PC menée par Rémi Féraud ou Emmanuel Grégoire atteindrait de son côté entre 14% et 19%. LFI ferait un bon score, avec entre 14% à 17%, pour la liste menée par Sophia Chikirou. Le candidat RN, Thierry Mariani, recueillerait 7% à 8% des intentions de vote, et la candidate Reconquête Sarah Knafo est créditée de 5% à 6%.
Intentions de vote au 1er tour
Rachida Dati
En tête : Clairement en tête quel que soit le scénario envisagé.
Avec Pierre-Yves Bournazel : 28% à 30%
Sans Pierre-Yves Bournazel : 34%
Les forces de gauche
Total "gauche" élevé : Environ 50% des intentions de vote.
Fragmentation : PS, EELV et LFI sont au coude-à-coude.
Candidats PS : Emmanuel Grégoire (16% à 19%) fait légèrement mieux que Rémi Féraud (14% à 15%).
David Belliard (EELV) : 17% à 22%
Sophia Chikirou (LFI) : 14% à 17%
Autres candidats
Thierry Mariani (RN) : 7% à 8%
Sarah Knafo (Reconquête) : 5% à 6%
Un contexte institutionnel en débat
Rachida Dati milite pour une réforme du mode de scrutin à Paris, qu’elle juge « anti-démocratique ». Elle soutient l’idée d’une élection du maire au suffrage universel direct, alors qu’actuellement, ce sont les conseillers municipaux élus dans chaque arrondissement qui élisent le maire lors du premier conseil municipal. Cette proposition s’inscrit dans sa volonté de « changer Paris » et de donner plus de pouvoir direct aux électeurs.
Les défis à venir
Malgré sa position de favorite, la route de Rachida Dati vers l’Hôtel de Ville reste semée d’embûches. Elle devra composer avec les éventuelles divisions internes à la droite, les hésitations du camp macroniste, et la possibilité d’un rassemblement de la gauche au second tour. Sa personnalité, son image de femme à poigne et son expérience politique sont autant d’atouts que de défis dans la capitale pour les élections municipales 2026 post Anne Hidalgo…
« Le changement, ce sera maintenant », martèle Rachida Dati, résumant ainsi une campagne placée sous le signe de la rupture avec l’ère Hidalgo et de la promesse d’une nouvelle gouvernance pour Paris.
Rachida Dati avance aujourd’hui en tête de la course à la mairie de Paris pour 2026, portée par sa notoriété, sa détermination et la division de ses adversaires. Mais la conquête de Paris reste un défi majeur, dans un paysage politique incertain et volatil, où chaque alliance, chaque fracture et chaque stratégie comptera jusqu’au bout…
Rachida Dati : du tribunal de Péronne au ministère de la Culture
Ministre de la Culture depuis janvier 2024, Rachida Dati incarne un parcours atypique qui l'a menée des bancs de l'université aux plus hautes sphères du pouvoir.
À 59 ans, Rachida Dati occupe aujourd'hui le poste de ministre de la Culture. Cette femme politique française, née le 27 novembre 1965 à Saint-Rémy en Saône-et-Loire, a su s'imposer dans le paysage politique national malgré des origines modestes.
Un parcours personnel forgé par la détermination
Issue d'une famille nombreuse de douze enfants, Rachida Dati grandit à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) auprès d'un père maçon d'origine marocaine et d'une mère au foyer d'origine algérienne. Après avoir échoué à deux reprises à ses études de médecine, elle se réoriente vers l'économie à l'université de Dijon en sciences économiques avant de poursuivre sa formation à l'université Panthéon-Assas de Paris. C'est sur les conseils de Simone Veil qu'elle intègre l'École nationale de la magistrature de Bordeaux, dont elle sort diplômée en 1999. Sa carrière judiciaire débute alors comme juge au tribunal de grande instance de Péronne, dans la Somme, avant qu'elle ne bascule vers l'administration publique en 2004 comme directrice générale adjointe du conseil général des Hauts-de-Seine, en charge des marchés publics.
L'ascension politique fulgurante
L'année 2007 marque un tournant décisif dans sa carrière. François Fillon la nomme garde des Sceaux dans son premier gouvernement, propulsant cette magistrate de 41 ans sous les feux des projecteurs nationaux.
Entre mandats locaux et ambition nationale
En 2008, Rachida Dati remporte la mairie du 7e arrondissement de Paris sous les couleurs de l'UMP, frôlant la victoire dès le premier tour dans cette circonscription huppée de la capitale. Elle quitte le ministère de la Justice l'année suivante, lorsqu'elle devient députée européenne. Parallèlement à ses mandats électifs, elle entame en 2010 une carrière d'avocate. Dix ans plus tard, elle tente de conquérir l'Hôtel de Ville de Paris face à Anne Hidalgo, sans succès, mais s'impose comme la principale figure de l'opposition Les Républicains dans la capitale.
Un retour au gouvernement controversé
Le 11 janvier 2024, Emmanuel Macron la rappelle au gouvernement en la nommant ministre de la Culture. Cette nomination provoque immédiatement l'ire d'Éric Ciotti, président des Républicains, qui l'exclut du parti dans la foulée… Avant que Rachida Dati n’annonce, début avril 2025, qu'elle avait repris sa carte aux Républicains depuis quelques jours.
Aujourd'hui à la tête du ministère de la Culture, Rachida Dati poursuit une trajectoire politique qui l'a menée des prétoires de province aux ors de la République, incarnant les mutations d'une société française en quête de renouvellement de ses élites...